Lors des journées dédiées à Urb-En Pact (renvoi vers l’article d’avant) pendant la Clermont Innovation Week, des dizaines de sujets ont été abordés (géothermie, isolation thermique du bâti, mobilité, projets citoyens d’énergie renouvelable, méthanisation…) autour du rôle des sciences et de l’innovation dans la transition énergétique dans les villes, la thématique de l’événement. Une question, pourtant, s’est dessinée en filigrane durant toutes les conférences, sur le rôle qu’ont à jouer les citoyens dans cette transition écologique. Alors, acteur ou spectateur ?
Des groupes de citoyens conscients
Parfois, les actions se font simplement. Une idée, un groupe de voisins soucieux de l’environnement et une bonne dose de motivation provoquent la naissance d’un projet révolutionnaire de parc éolien. C’est l’histoire en résumé du projet français porté par l’association Bégawatts présenté par Edgar Wolf, un de ces citoyens-actionnaires également membre du bureau de l’association. Quatre éoliennes placées dans le Morbihan, à Béganne, financées par plus de 1000 citoyens et qui alimentent aujourd’hui près de 8 000 foyers en électricité. Une initiative qui a influencé d’autres personnes, car aujourd’hui, 3 projets de parcs éoliens se développent sur le même modèle et deux autres sont à l’étude.
Bégawatts est l’exemple parfait d’un projet citoyen selon Adrienne Pernot du Breuil, animatrice de l’organisation Energie Partagée. Créée en 2010, le mouvement rassemble et accompagne les initiatives citoyennes liées au développement d’énergies renouvelables. Toujours selon elle, quatre éléments sont nécessaires pour reconnaître un véritable programme citoyen : il faut qu’il soit contrôlé par des acteurs locaux, géré démocratiquement, sans ambitions lucratives et bien sûr qu’il ait un but écologique. Energie Partagée qui les recense, en compte aujourd’hui 200 en France, qui répondent à cette définition.
Prendre le contrôle des projets initiés
En grande majorité, ce sont les collectivités, les nations ou l’Europe qui développent les projets à valeur environnementale avant de les remettre (parfois) entre les mains des locaux. Ce fut le cas pour le projet Vilawatt à Viladecans en Espagne, présenté lors d’une conférence par l’élu local Jordi Mazon Bueso. Dans ce partenariat public-privé axé sur l’indépendance énergétique, la première étape a été la rénovation des habitations pour éviter les pertes énergétiques, puis l’installation de panneaux solaires. Enfin, dernière étape, les habitants ont été encouragés à éviter les dépenses énergétiques. Leurs économies sont ensuite converties en une monnaie virtuelle qui peut être dépensée dans les boutiques de la commune, créant un cercle vertueux. Même ambition, même profil pour le projet Tropa Verde, initié lui aussi en Espagne à Saint-Jacques de Compostelle. Les habitants sont toujours récompensés via une plateforme internet, mais cette fois lorsqu’ils déposent des déchets recyclables dans des points de collecte. Cette démarche, entamée par des start-ups, a reçu le soutien de l’Europe et notamment du rpogramme URBACT, ce qui a eu pour impact de propulser l’initiative hors des frontières du pays via l’instauration d’un réseau européen de transfert de bonnes pratiques.
Donner l’envie d’agir pour la planète
Aujourd’hui, ce sont plus de six villes européennes qui cherchent à mettre en place cette solution digitale pour, comme l’explique Marios Asteriou coordinateur local du projet dans la ville grecque de Pavlos Melas, elle aussi bénéficiaire de Tropa Verde, afin d’ « améliorer la qualité de vie ». Car oui, le but commun à ces projets, à ces conférences, à Urb-En Pact en général, est bel et bien l’humain. Celui-ci, à la fois spectateur et acteur du changement, peut en effet protéger son lieu et sa qualité de vie : la planète.